• Analyse de L'Avion d'Appollinaire

    Analyse:

     Le sujet de ce poème est le nom donné à l'avion, comme il l'est mentionné au vers 2 "il lui restait un mot, il n'en reste plus rien" vers qui fait du reste parti du refrain ce qui prouve l’intérêt du sujet dans le poème. Autrefois, aéroplane, Apollinaire va préférer l'appeler l'avion "Comme ils étaient sans nom dans la langue française /  Ader devint poète et nomma l’avion." aux vers 4 et 5 et "L'instrument à voler s'appelle l'avion.
    En effet il va faire l'éloge de cette nouvelle appellation : "Cette douce parole eût enchanté Villon, /
     Les poètes prochains la mettront dans leurs rimes."(vers 10-11), par là il veut dire que ce mot est digne des plus grands, et qu'il sonne très bien, "Mais gardons-lui le nom suave d’avion /Car du magique mot les cinq lettres habiles /  Eurent cette vertu d’ouvrir les ciels mobiles"encore à ses vers 26 à 28, il y montre bien la beauté du mot.
    Pour contraster, il dénigre l'ancien nom de l'engin : aéroplane, des vers 13 à 16 "Lorsque pour les nommer vint le grammairien /
     Forger un mot savant sans rien d’aérien, /  Où le sourd hiatus, l’âne qui l’accompagne /  Font ensemble un mot long comme un mot d’Allemagne.", il fait référence au son -ane à la fin d'aéroplane et le compare au mot d'âne qui est un animal pas très élégant puis à la longueur du mot qui ressemble à celui du pays que la France n'apprécie pas trop.

    Le rapport avec le biomimétisme:

    Nous étudions ce texte parce qu'il traduit bien les ressemblances entre l'avion et l'oiseau.

    D'abord, le poème parle entièrement du nom de l'avion qui est issue du mot latin "avis" qui signifie oiseau

    Ensuite, on remarquera que la description qu’Apollinaire fait du vol de l’avion aux vers 21 à 27 est semblable à celle que fait Prudhomme aux strophes 1, 2 et 4 de son poème “A l’hirondelle”.

    À l’hirondelle

    Toi qui peux monter solitaire 
    Au ciel, sans gravir les sommets, 
    Et dans les vallons de la terre 
    Descendre sans tomber jamais ; 

    Toi qui, sans te pencher au fleuve 
    Où nous ne puisons qu’à genoux, 
    Peux aller boire avant qu’il pleuve 
    Au nuage trop haut pour nous ; 

    Toi qui pars au déclin des roses 
    Et reviens au nid printanier, 
    Fidèle aux deux meilleures choses, 
    L’indépendance et le foyer ; 

    Comme toi mon âme s’élève 
    Et tout à coup rase le sol, 
    Et suit avec l’aile du rêve 
    Les beaux méandres de ton vol. 

    S’il lui faut aussi des voyages, 
    Il lui faut son nid chaque jour ; 
    Elle a tes deux besoins sauvages : 
    Libre vie, immuable amour. 

    Sully Prudhomme, Stances et Poèmes